Femme. Métisse.

femme.
métisse.

deux identités que j’ai (eu) du mal à saisir.

très tôt,
j’ai voulu être un garçon.
l’image qui m’a été renvoyée dès mon enfance,
c’est que être un garçon, c’est plus facile.
être un garçon, c’est être beaucoup plus
libre d’être
qui on veut être.
être un garçon, c’était être libre.

et puis je ne comprenais pas qu’il y avait des choix à faire.
j’aimais autant les poupées et les paillettes
que les voitures et les jeux de guerre.
j’aimais autant jouer avec mes copines super « girly »
qu’avec mes copains « bad boys ».
j’aimais autant les robes que les baggys XXXL.

j’étais ni l’un.e ni l’autre.
j’étais les deux en même temps.
je ne voulais pas choisir.
pourquoi faut toujours choisir?

puis l’adolescence.
je voulais encore plus être un garçon,
parce que d’un coup,
mes bons potes à qui j’arrangeais des coups avec mes potes trop bonnes,
devenaient des prétendants.
à quel moment leur regard avait changé,
à quel moment leurs intentions avaient changées.
où étaient passés mes amis.
d’un coup, mes potes trop bonnes que je maquais avec mes bons potes,
devenaient des rivales.
à quel moment j’avais changé à leurs yeux,
à quel moment ma place avait changé.
où étaient passées mes amies.
alors pour les garder,
je faisais tout pour ne pas mettre en avant mon côté femme.

être une meuf, c’était nul.

puis l’âge adulte.
le harcèlement.
les agressions, micro ou agressions tout court.
quasiment tous les espaces non safe.
ne pas être prise au sérieux dans le taf.
devoir en faire toujours plus, pour prouver toujours plus.

définitivement, être une meuf, c’était nul.

puis, Montréal.
des Femmes qui se font des compliments.
des Femmes amies.
des Femmes soeurs.
des Femmes fortes.

je découvre notre super-pouvoir.
je découvre la sonorité.
et puis j’apprivoise mon identité assignée de « femme ».
je comprends de plus en plus ce que ça implique.
notre liberté d’être est loin d’être acquise,
notre liberté est loin d’être respectée,
partout sur la planète.

être une Femme, c’est cool.
c’est puissant.
c’est fort.

bref.

un jour,
on sera libres.
libres d’être.


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