NIO FAR

Synopsis

En tant qu’Africains de la diaspora vivant dans une suprématie blanche, à quel point sommes-nous libres d’être ? En tant qu’Africains d’adoption sur le continent, à quel point sommes-nous légitimes de revendiquer une culture Noire ? Qui est Africain et qui ne l’est pas ? Quel rôle l’Art peut-il jouer dans ces questionnements existentiels ? Quelles sont les responsabilités des artistes Africains face à leur identité dans le monde ?

À travers l’Art, le Festival Afropolitain Nomade fait tomber les barrières et laisse place au dialogue, à la rencontre, à l’interculturalité, et finalement, au vivre ensemble. NIO FAR (ñoo far) retrace la cinquième édition de ce festival qui s’est tenu à Dakar en juillet 2018, sous l’oeil de la réalisatrice ALUNAYA, Africaine de la Caraïbe de l’île de Jouanacaeira.

Date de sortie 2019, mai 24
Genre
Long-métrage documentaire
Durée 01h 24min 00s
Production
Alunaya

Streaming
Vimeo On Demand

Projections
2024, mars 16 | Bacc Bët Projections & Débats, Hub Artiste Du Daanu / Dakar – SÉNÉGAL

En juillet 2018 a eu lieu la cinquième édition du Festival Afropolitain Nomade, à Dakar, au Sénégal. J’y ai été invitée à en réaliser le premier documentaire. J’avais totale carte blanche sur l’angle abordé et la réalisation. Ce mandat étant bénévole, j’ai filmé seule, équipée de mon Canon ESO 6D, d’un zoom H1 et d’un trépied.

Je disposais du planning quotidien de la semaine et des moments qu’il fallait spécialement mettre en avant, mais il était impossible de prévoir à l’avance ce qu’il allait se passer. J’ai donc filmé tout ce que je pouvais. À la fin de la semaine de festival, soit six jours, ou 78h de tournage, n’ayant pu être partout à la fois, j’ai complété mes images avec celles de certains participants du festival : Marcus, Bo Johnson, Kando, Adama, Fredy Masamba, Ibaaku, Iri, Keulion, Leroi, Nunshack, Sym Sam, Tehui et Yaya Touré. Je me suis alors retrouvée avec 38h, soit 600go de rush, dont 21h de concert. En rentrant de ce tournage, j’ai immédiatement enchaîné avec la préparation du documentaire sur le Rwanda avec Village Monde, puis le tournage. Ce qui a alors rendu possible le montage de NIO FAR en avril – mai 2019. Près de 400h de montage, étalonnage, rendu et mixage, sur six semaines, ont été nécessaires afin de sortir un propos cohérent, reflétant l’esprit du festival.

Ce qui ressortait, c’était la question de l’identité et l’union de nos forces. Alors tout en assemblant les images de la semaine de résidence artistique, j’ai articulé autour de ces actes créatifs, une histoire racontant ce qu’est l’identité Africaine, l’identité Afropolitaine, et l’engagement ensemble.

J’ai gardé un rythme lent et contemplatif, le même que l’on retrouvait déjà dans PERSONNE, le premier documentaire que j’ai co-réalisé. On retrouve aussi mon jeu avec le rythme, que l’on connaissait déjà dans les vidéo-clips que j’ai réalisé. Je ne me suis pas fixée de limite de temps, et m’en suis sortie avec 1h24 de film. La gestion de l’audio a été la partie la plus complexe à gérer.

Ce festival-résidence nous a permis de nous exprimer dans toute notre singularité, où finalement entre personnalités étranges, nous étions tout ce qu’il y a de plus banal. Où nous étions dans un safe space d’expression de soi et simplement d’être soi. Réunis par nos origines, tout à coup d’où nous venions n’avait plus d’importance. Tournés vers la création, c’est ce qui se passe.

« We are not a genre because there is no one way to be black. We are creating while black. Nuanced and complex. Resilient and strong. More than a moment, it’s a movement. »

On ne revient pas indemne du festival. Il laisse en nous des souvenirs, mais surtout une trace indélébile de ce que chacun nous a apporté durant un bref instant.

Je suis heureuse d’avoir pu le vivre en tant que témoin et observatrice de l’intérieur, et d’avoir pu le revivre encore pendant ces semaines de montage.