Dans deux jours, j'apprendrais qu'aujourd'hui tu es parti. Je ne voudrais pas y croire. Et un an plus tard, Je ne veux toujours pas y croire. Depuis ce matin, Je pensais ne pas avoir les mots. Puis j'ai commencé à penser à toi. Mais penser à toi pour de vrai. Ce que j'évite de faire depuis un an, justement... J'ai trouvé ça ironique de ne pas avoir les mots pour toi. Mon partenaire de mots. Celui à qui j'envoyais mes textes avant de les publier. Celui qui m'envoyait ses textes qu'il ne voulait surtout pas montrer. Celui qui au lieu de me demander « Comment ça va ? » Me disait « Tu lis quoi en ce moment ? ». Celui avec qui on s'échangeait des photos de pages entières de nos lectures. Notre passion pour les mots. Ton humour pour parler de ce monde qui part en couilles. Tes idées limites auxquelles je te disais « Attention colloc' tu pars en couilles ». Ton irrévérence et ton je-men-foutisme. Toi. Mon colloc'. Mon binôme. Celui qui n'avait pas le droit de partir. Pas maintenant. Pas comme ça. Celui à qui j'aurai dû écrire plus souvent. Je m'en veux. Je t'en veux. J'en veux à la vie. Aux gens chiants. Aux gens trop cons. Aux gens qui ne sont pas toi. Colloc', t'es où ?